Polluants de l’air et santé respiratoire des nourrissons

Polluants de l’air et santé respiratoire des nourrissons

La fonction respiratoire des nourrissons est-elle influencée par l’exposition prénatale aux polluants de l’air ?

Un nombre élevé d’études suggère que l’exposition prénatale aux polluants de l’air peut avoir un impact délétère sur la santé respiratoire et l’asthme de l’enfant. La plupart des travaux ont évalué la fonction respiratoire de l’enfant après 5 ans et peu d’études se sont intéressées aux particules fines inférieures à 2.5 microns (PM2.5), qui ont la capacité de pénétrer profondément dans l’arbre bronchique et de passer dans la circulation sanguine. Alors que le développement fœtal et de la fonction respiratoire présentent des différences selon le sexe, peu d’études se sont interrogées sur des différences d’effets entre filles et garçons.

Comment a été estimée l’exposition à la pollution atmosphérique ?

L’exposition aux particules fines (PM2.5) et dioxyde d’azote (NO2) a été estimée grâce aux capteurs individuels portés 1 semaine par les femmes enceintes à 2 ou 3 reprises au cours de la grossesse.

Comment a été estimée la fonction respiratoire ?

La fonction respiratoire des nourrissons a été évaluée six à sept semaines après la naissance environ. Différentes mesures ont permis de calculer le volume d’air inspiré et expiré à chaque respiration (appelé volume courant), la fréquence respiratoire (nombre de respirations par minute) ou encore la capacité résiduelle fonctionnelle (CRF), qui correspond au volume d’air restant dans les poumons après une expiration.

Résultats

L’exposition moyenne était de 20.2 μg/m3 pour le NO2 et de 14.3 μg/m3 pour les PM2.5. Le résultat principal de l’étude suggère que l’exposition prénatale aux PM2.5 peut altérer les performances respiratoires des nourrissons, avec une diminution de la capacité résiduelle fonctionnelle. Cet effet était plus marqué chez les petites filles, avec en outre une diminution du volume courant. Aucun effet de l’exposition au NO2 sur la fonction respiratoire n’a été observé.

En quoi cette étude est novatrice ?

L’originalité de cette étude réside dans le fait d’avoir évalué l’exposition aux polluants de l’air à l’aide de capteurs personnels, permettant d’estimer précisément les expositions en tenant compte de l’air intérieur et des déplacements, alors que la plupart des études se concentrent sur l’exposition en air extérieur au domicile des participants. La mesure précoce de la fonction respiratoire a permis de montrer que ces effets de la pollution de l’air pourraient débuter très tôt, alors que la plupart des études avaient montré des effets à partir de l’âge de 5 ans.

Et ensuite ?

L’équipe de recherche a poursuivi les investigations afin de déterminer si les associations observées à deux mois se maintenaient quand les enfants grandissent, et avec de nouveaux indicateurs de la pollution de l’air. Voir l'article Pollution atmosphérique durant la grossesse et santé respiratoire de l’enfant

Pour aller plus loin : Johanna Lepeule, Isabelle Pin, Anne Boudier, Joane Quentin, Sarah Lyon-Caen, Karine Supernant, Emie Seyve, Ryan Chartier, Remy Slama, Valerie Siroux, the SEPAGES study group; “Pre-natal exposure to NO2 and PM2.5 and newborn lung function: An approach based on repeated personal exposure measurements”; Environmental Research ; 2023 ; mars

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